Identité et non identité Pluralité et unicité |
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Tu te souviens ? Le voyage à Melitè, La proposition : si les êtres sont multiples, il faut par là même qu’ils soient à la fois semblables et dissemblables, |
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Tu te souviens ? Céphale : En arrivant à Athènes de Clazomène notre patrie, nous rencontrâmes sur la place publique Adimante et Glaucon. Alors Adimante, me prenant par la main : « Bonjour, Céphale, dit-il ; si tu as besoin ici de quelque chose qui soit en notre pouvoir, tu n’as qu’à parler. Eh mais, lui dis-je, c’est justement pour cela que je suis venu : j’ai quelque chose à vous demander. - Fais ta demande, dit-il. -Alors je lui dis : Quel était le nom de votre frère maternel ? Je ne m’en souviens pas. Ce n’était guère qu’un enfant, quand je vins de Clazomène ici pour la première fois, il y a déjà longtemps de cela. - Oui, dit-il, et lui, Antiphon. Mais où veux-tu en venir au juste ? |
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-C’est vrai, dit-il. - Ce ne sera pas difficile, dit-il; car, dans sa première jeunesse, il s’est fort appliqué à se les mettre en mémoire. À présent, il est vrai, comme son grand-père et homonyme, il s’occupe surtout d’équitation. Mais, puisque vous voulez le voir, allons chez lui. Il vient de partir d’ici pour regagner sa maison, près d’ici, à Mélitè. » Le voyage à Melitè Ce disant, nous nous mîmes en route et nous trouvâmes Antiphon au logis, qui donnait un mors à faire à un forgeron. Quand il eut fini avec lui, ses frères lui expliquèrent le but de notre visite. Il me reconnut pour m’avoir vu lors de mon premier séjour ici et me salua. Nous le priâmes de nous répéter l’entretien. Il hésita d’abord, car c’était, disait-il, une grosse affaire; cependant il finit par y consentir. p3, |
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Alors, Antiphon dit que Pythagore lui avait raconté qu’un jour Zénon et Parménide étaient venus aux grandes Panathénées. Parménide était déjà fort avancé en âge, tout gris, mais de belle et noble prestance; il avait environ soixante-cinq ans. Quant à Zénon, il approchait alors de la quarantaine; il était de belle taille et agréable à voir. On disait qu’il avait été le mignon de Parménide. Socrate s’y était rendu aussi avec un certain nombre de personnes, pour entendre les écrits de Zénon, car ils les apportaient alors pour la première fois. Socrate était fort jeune à cette époque. Zénon leur en fit lui-même la lecture, Parménide se trouvant dehors. La lecture était tout près de sa fin, au dire de Pythodore, quand il rentra lui-même, et avec lui Parménide et Aristote, celui qui devint un des Trente. p4 |
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Ils n’entendirent que fort peu de chose de l’ouvrage; mais Pythodore l’avait lui-même déjà entendu lire à Zénon. La proposition : si les êtres sont multiples, il faut par là même qu’ils soient à la fois semblables et dissemblables - Quand Socrate l’eut entendu, il le pria de relire la première proposition du premier chapitre. Cela fait, il reprit : « Comment entends-tu ceci, Zénon, que, si les êtres sont multiples, il faut par là même qu’ils soient à la fois semblables et dissemblables, ce qui est assurément impossible, vu que les dissemblables ne peuvent être semblables, ni les semblables dissemblables ? N’est-ce pas cela que tu veux dire ?» - C’est cela même, répondit Zénon. - Or, s’il est impossible que les dissemblables soient semblables et les semblables dissemblables, il est certes impossible aussi que le multiple existe, parce que, s’il existait, il ne pourrait échapper à ces impossibilités. Le but de tes raisonnements n’est-il pas précisément de prouver contre l’opinion commune que le multiple n’existe pas? Ne penses-tu pas que chacun de tes arguments en est une preuve, de sorte que, autant tu as écrit d’arguments, autant tu crois avoir donné de preuves de l’inexistence du multiple? p5 |
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Est-ce bien cela que tu dis, ou est-ce moi qui ne te comprends pas bien? | |
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